Expliquer la mort à un enfant

Expliquer la mort à un enfant.

Le deuil ne frappe pas seulement les adultes, mais aussi les enfants. Dans ce cas, il est important de mettre des mots sur cette expérience déroutante pour l’enfant et de lui expliquer la mort avec des mots simples.

Les mots pour le dire

La plupart des enfants abordent la mort de matière spontanée, vers l’âge de six-huit ans. Cela est normal et fait partie de leur maturation psychologique. C’est le moment d’expliquer à un enfant que la vie c’est aussi la mort: on naît, on vit et un jour on finit de vivre et on meurt, c’est pareil pour tout ce qui vit : les plantes, les animaux, les êtres humains. On meurt tout simplement parce qu’on a terminé sa vie… Ces mots peuvent sembler curieux à un adulte, mais ils sont les plus vrais, ceux que recommandait Françoise Dolto.

Lorsqu’un décès survient dans l’entourage proche, il ne faut jamais le cacher à un enfant, quel que soit son âge, sous peine qu’une chape de non-dits pèse sur lui et ne l’angoisse bien davantage que si on lui en avait parlé ouvertement. On annonce les choses simplement : « Mamie était très vieille et malade. Aujourd’hui, elle est morte, elle a fini sa vie. Nous ne la reverrons plus, alors nous sommes tristes. »

Il faut aussi se souvenir qu’un enfant a tendance à tout ramener à lui et peut se croire responsable du décès parce qu’il n’aurait pas été assez gentil… Il est nécessaire de dire clairement à un enfant : « Ce n’est pas ta faute, ce n’est la faute de personne, tout le monde va mourir un jour. »

Pour aller un peu plus loin, il existe d’excellents livres pour aborder avec l’enfant le thème difficile de la mort.

Répondre aux questions

La plupart des enfants demandent où on va après la mort. Pour les adultes, il peut être très difficile de répondre. Ceux qui ont des convictions religieuses les feront partager très simplement à leur enfant, parlant par exemple d’un « après » et de retrouvailles un jour lointain. Ceux qui n’ont pas de telles convictions peuvent néanmoins dire à leur enfant que la personne disparue reste vivante pour toujours dans le cœur de ceux qui pensent à elle, que l’enfant pourra toujours penser à cette personne et lui parler dans le secret de son cœur.

« Et toi maman, un jour tu vas mourir aussi ? » … Telle est l’autre préoccupation fondamentale d’un enfant confronté à la mort. Serait-il possible que ses parents disparaissent un jour et qu’il se retrouve sans leur protection et leur amour ? Là encore la réponse doit être vraie : « Oui, je vais mourir un jour. Mais ce jour est très lointain, quand tu seras toi-même presque vieux. Je ferai tout ce que je peux pour vivre et rester auprès de toi.  Et puis il y a aussi Papa, Mamie, … beaucoup de gens qui t’aiment. »