Différents selon les confessions, les rites funéraires ont, au-delà des croyances, une même fonction : accompagner le défunt vers sa dernière demeure, mais surtout aider les proches à commencer leur deuil.
Le rite funéraire : un moment de sociabilité et d’humanité
Le rite funéraire n’est jamais réellement destiné au défunt. Il est un acte social pour démontrer combien les proches appréciaient la personne de son vivant. Une cérémonie funéraire ne s’adresse pas à celui qui a quitté la vie, mais bien à ceux qui restent. Quelle que soit la forme du cérémonial, ce ne sont pas les sentiments intimes qu’entretenait le disparu avec son entourage qui sont mis en avant. C’est le mérite et la reconnaissance de l’individu qui transparaissent alors. Le rite est généralement l’expression intense du vide laissé par celui qui est parti.
Les rites funéraires sont aussi l’expression d’une position sociale. Ils varient selon la personnalité, le métier, la notoriété ou encore la fortune du défunt. Ainsi des funérailles nationales témoignent du rôle joué par un individu dans l’histoire de la nation. Symboles de l’humanité et de la conscience de soi dans l’altérité comme dans l’absence, le rite funéraire est un moment social qui dépasse les considérations religieuses ou communautaires.
Les rites funéraires à travers le monde
Les rites funéraires sont des faits culturels relevant autant du religieux que de composantes géographiques et historiques. Tous les catholiques du monde ne suivent pas les mêmes rites, tous les musulmans non plus. Chacune des grandes religions s’est installée dans diverses régions en empruntant aux traditions ancestrales par syncrétisme. Naturellement de grands principes se retrouvent de part et d’autres du monde catholique, juif ou musulman mais diverses nuances sont aussi constatées. Sans rentrer dans le détail de telle ou telle pratique locale, il faut noter que dans un pays multiculturel comme la France, il est essentiel de prendre en compte les origines des familles pour organiser un rite juste, cohérent avec les convictions du défunt.
Les rites funéraires à travers les âges
Les rites funéraires désignent aussi bien des paroles et des gestes que des danses ou des chants. A l’origine, le rite funéraire ne se restreint pas à la mort, l’accompagnement débute dès la phase d’agonie et se poursuit parfois longtemps après la mort au travers de processus de retour sur les lieux de l’inhumation. Justement, l’enterrement n’a pas toujours été le moment clé des obsèques : crémation, immersion en mer, embaumement ou encore anthropophagie dans certaines civilisations sont autant de rites funéraires. Selon les croyances, l’on cherchait soit à conserver le corps du défunt par des procédés de momification, ou tout entre systèmes d’enfermement, soit au contraire à supprimer l’enveloppe charnelle privée de son souffle.
La diversité que l’on note, tant à travers l’espace qu’à travers le temps, rappelle une nouvelle fois combien le rite funéraire revêt une dimension identitaire, mais également celui de la sociabilité dans le rapport que les vivants conscients entretiennent avec la mort.