En quoi consiste la profession de thanatopracteur ?

Profession de thanatopracteur

Le métier de thanatopracteur connaît un fort développement. Préserver le corps du défunt de la décomposition naturelle, afin de maintenir l’apparence de la vie lors des obsèques, est parfois considéré comme un véritable art.

Qu’est ce que la thanatopraxie ?

Derrière ce nom à la sonorité étrange se cache une profession étonnante. « Thanatopraxie » est tiré du grec « Tanathos », le dieu des morts, et de « praxein » qui signifie « opération ». Également connu sous l’expression de soins de conservation, ce terme désigne l’art ou les techniques de préservation du corps des défunts. C’est une pratique de plus en plus courante, que l’on effectue juste avant les funérailles.

Dans certains pays, la thanatopraxie est appelée « art restauratif ». Le praticien fait parfois de véritables prouesses, notamment lorsque le corps est endommagé. La thanatopraxie est pratiquée depuis l’Antiquité. De nombreux pharaons ont été totalement embaumés et présentent aujourd’hui un excellent état de conservation. Plus proche de nous, Lénine a été embaumé et son corps est exposé au public depuis 1924 ! Le dictateur coréen Kim Jong-Il a lui aussi émis le souhait ultime d’être embaumé…

Quels sont les soins prodigués par un thanatopracteur ?

En thanatopraxie, le défunt devient « patient ». La « préparation » de celui-ci se réalise en plusieurs étapes. Tout d’abord, le praticien l’allonge sur une table mortuaire, en surélevant un peu sa tête. Ensuite, il vérifie l’absence de pouls, la rigidité du corps et tous les signes qui indiquent que la mort est indiscutable.

Après avoir vérifié son identité, il procède au déshabillage du patient. Puis vient le moment de la toilette mortuaire. Il est lavé dans une solution désinfectante et parfois massé afin de diminuer sa rigidité. Puis, le praticien s’occupe de ses yeux afin qu’ils restent clos. Viennent ensuite les soins de la bouche, le rasage et la coiffure.

S’en suit l’injection d’une solution à base de formol dans le corps du patient. Cette opération stoppe l’évolution bactérienne. Une étape qui peut être plus ou moins longue selon le degré de conservation souhaité. Enfin, le patient est rhabillé et maquillé.

Thanatopracteur : un métier en plein « boom »

La France compte aujourd’hui plus de 1000 thanatopracteurs. Il s’agit d’hommes et de femmes essentiellement jeunes. Il n’est pas rare de voir des promotions étudiantes composées à 90% de moins de 20 ans. Le succès de la série « Six Feet Under », qui a popularisé les métiers du funéraire, y est certainement pour quelque chose.

On estime qu’un décès sur quatre nécessite l’intervention de ce praticien. Pour exercer ce métier, il faut obtenir un diplôme national. Mais faceau nombre croissant d’étudiants en thanatopraxie, un numérus clausus a dû être créé… L’université d’Angers et celle de Lyon y préparent ainsi que plusieurs écoles privées.

Les futurs thanatopracteurs sont formés à l’anatomie, aux soins de conservation et à la médecine légale, entre autres. Une fois leur diplôme en poche, ils intègrent une entreprise de pompes funèbres ou s’installent à leur compte, en libéral.