La promession : quand le corps redevient poussière

Promession : le corps redevient poussière

La promession (aussi surnommée « funérailles écologiques ») est un procédé funéraire mis au point en Suède, par le Docteur Wiigh-Mäsak, en 1999. Sa technique particulière est encore très peu répandue dans le monde.

La promession : une origine biblique ?

Le nom de « promession » serait inspiré de la promesse biblique que l’on retrouve dans l’Ancien Testament («C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » [Genèse – 3.19]).

Le corps retourne ainsi véritablement à son état original, et la tradition suédoise veut en plus que la famille du défunt plante un arbre à l’endroit où l’urne est enfouie dans le sol, l’âme du défunt nourrissant alors la plante qui grandit.

La promession : un procédé opposé à la crémation

Si l’issue de la promession est comparable à celle de la crémation, son procédé est très différent. Il consiste à plonger la dépouille dans un bain d’azote liquide, refroidi à -196°C, durant 8 à 10 jours. Le corps, durci, devient alors complètement friable. Il est placé sur une table vibrante qui permet sa désagrégation en fines particules. Un procédé de lyophilisation permet ensuite d’en éliminer l’eau.

Les résidus de broches ou autres éléments métalliques posés lors d’éventuelles opérations chirurgicales sont, quant à eux, recueillis grâce à un puissant aimant. Ils seront recyclés par la suite.

Le corps, transformé en une trentaine de kilos de poudre, est placé dans une urne funéraire biodégradable, remise aux mains de la famille du défunt. Cette dernière pourra l’incinérer ou l’enterrer. Dans le second cas, l’urne et son contenu se dégradent totalement en 6 à 12 mois.

Une technique plus écologique que la crémation

Cette technique présente pour principal avantage d’être beaucoup plus écologique que la crémation, qui libère dans l’atmosphère des vapeurs toxiques, notamment du CO² et du mercure. De plus, elle empêche les fluides d’embaumement destinés à retarder la décomposition naturelle du corps de polluer les sols.

En outre, la promession rend inutile le recours à un cercueil en bois et à une pierre tombale. Cette technique pourrait donc s’inscrire pleinement dans la démarche écologique actuelle et à venir. Le coût d’une promession avoisine celui d’une crémation.

Une technique encore peu répandue

Interdite en France mais en vigueur en Suède, trois autres pays ont acquis une licence et modulé leur système législatif pour pouvoir exploiter cette technique : le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud et la Corée du Sud. Nombreux sont les autres pays du globe (Canada, États-Unis, Pays-Bas, Allemagne…) à s’intéresser à ce procédé.

A l’heure où la crémation rencontre un succès grandissant à travers le monde, la promession pourrait s’imposer comme une alternative verte dans certains pays d’ici quelques années. Mais là encore, ce procédé qui peut sembler tout droit sorti d’un film de science-fiction, devrait mettre du temps avant de convaincre les plus conservateurs d’entre nous.