Autopsies : une seule technique pour différents cadres législatifs

Autopsies : don du corps

Il existe différents cadres législatifs pour la réalisation des autopsies (les examens médicalisés des cadavres). Leur point commun est la technique utilisée : à quelques détails près, toutes les autopsies se déroulent de façon identique.

Les différents types d’autopsies

Selon les circonstances du décès, différents types d’autopsie sont pratiqués. L’autopsie scientifique est demandée par un médecin anatomo-pathologiste au directeur de l’hôpital, en l’absence d’opposition dans le registre national des refus. Elle est formellement interdite dans le cas où les circonstances de la mort sont suspectes (meurtre, accident ou suicide). L’objectif est de déterminer la nature de la maladie du défunt, de juger des éventuelles complications liées aux traitements administrés et de découvrir la cause du décès.

Les autopsies médico-légales se pratiquent à la demande du procureur ou du juge d’instruction, lors d’une mort violente ou suspecte. Aucune opposition ne peut survenir à cette décision. Ces autopsies sont réalisées par un médecin légiste qui doit trouver la cause principale de la mort et les éventuelles causes indirectes.

L’autopsie pédagogique est pratiquée par les étudiants en médecine sur le cadavre de défunts ayant fait don de leur corps à la science auprès des Services du Don des Corps des Instituts d’Anatomie, pour leur permettre d’acquérir des connaissances en anatomie humaine.

Les étapes de l’autopsie

Avant autopsie, le cadavre est déshabillé, mesuré, pesé et photographié. Dans le cadre d’une enquête judiciaire, l’autopsie est précédée d’une auscultation de l’aspect extérieur du corps (recherche de lésions cutanées ou autres indices utiles à l’enquête) et des orifices naturels. Sinon, les incisions sont pratiquées d’emblée, de la base de la nuque jusqu’au pubis, ou en Y (les deux branches partent du torse pour se rejoindre en une seule jusqu’au pubis). Le scalp est également incisé, puis la boîte crânienne est ouverte à l’aide d’une scie circulaire. Les membres sont incisés seulement si besoin.

Chaque organe est décrit avant l’éviscération totale. Les viscères sont alors inspectés, pesés, mesurés et décrits à nouveau. Certains examens complémentaires sont parfois effectués en laboratoire et le contenu de l’estomac peut être analysé pour révéler l’ingestion de médicaments ou d’autres substances expliquant le décès. Les organes sont enfin replacés dans le corps et les incisions soigneusement recousues avant les funérailles du défunt.

Cas particuliers : l’autopsie des moins de treize ans

Pour pratiquer une autopsie sur un enfant jusqu’à l’âge de 13 ans, une autorisation écrite des parents est nécessaire, de même que pour une autopsie du fœtus et du placenta. Cette dernière peut être réalisée à partir du premier trimestre de grossesse, jusqu’au terme. Les autopsies fœtales sont généralement réalisées lors de fausses couches spontanées, de mort du fœtus in utero, d’interruption médicale de grossesse ou de malformations du fœtus ou de sa mère.

 Un bilan des pathologies infectieuses ou malformations éventuelles est établi et servira à déterminer les risques de récidive. Après l’autopsie, le corps du fœtus ou de l’enfant reçoit les soins mortuaires avant d’être rendu aux parents pour l’enterrement ou l’incinération.