La peur d’être enterré vivant

La peur d'être enterré vivant

La taphophobie ou crainte d’être enterré vivant est parmi les plus anciennes peurs connues de l’être humain. La torture des inhumations volontaires était autrefois infligée par les Romains ou les empereurs de Chine les plus cruels. Quant aux inhumations involontaires, même si quelques cas ont été révélés, elles sont heureusement des plus rares aujourd’hui.

Enterré vivant : une torture parmi les plus cruelles

Être enterré vivant est une des plus violentes tortures infligées par l’être humain au cours des siècles. Durant l’Antiquité, les Romains punissaient ainsi les vestales, ces religieuses chastes, si elles avaient la moindre relation sexuelle. Cette torture était aussi très répandue chez certains empereurs de Chine et du Japon, notamment la dynastie Qing.

Cette torture fut également infligée involontairement à des personnes déclarées mortes par erreur. Ainsi, le philosophe écossais Duns Scot aurait subi cette infortune au XIVème siècle. Lorsqu’il fut exhumé, les témoins ont constaté une position du corps qui ne laissait que peu de doutes. Il fut également relaté que certains cercueils contenant les corps de soldats américains rapatriés du Vietnam comportaient de nettes traces d’ongles…

Pourquoi cette peur d’être enterré vivant ?

La crainte d’être enterré vivant est encore très répandue de nos jours. Cette peur de mourir à cause d’un enfermement est d’ailleurs proche de la claustrophobie. Autrefois, il était très difficile de certifier qu’une personne était bel et bien morte. L’incertitude a d’ailleurs longtemps plané sur les signes physiques du décès.

Pour cette raison, le croque-mort eut donc la charge de vérifier l’état de la personne supposée morte. Selon la légende, il devait mordre le petit doigt ou l’orteil du défunt pour vérifier tout signe de vie.

Au cours du XIXème siècle, la peur d’être enterré vivant était très vivace. A cette époque furent développés les obituaires, ces chambres mortuaires d’attente. Les personnes supposées mortes y séjournaient plusieurs jours avant d’être enterrées. Parfois, une clochette était accrochée au corps des défunts pour détecter tout signe de vie.

Aujourd’hui encore, la peur d’être enterré vivant reflète ces angoisses ancestrales.

Vaincre la peur d’être enterré vivant

Compte tenu des progrès techniques, être enterré vivant est devenu quasiment impossible de nos jours. La mort est en effet «médicalisée». Le décès est d’abord constaté par le médecin, grâce à des outils très performants tels que l’électrocardiogramme ou l’électroencéphalogramme. Le corps du défunt passe ensuite de « mains en mains ». Brancardiers et autres employés des pompes funèbres peuvent alors aisément déceler tout potentiel signe de vie.

De plus, la loi stipule que l’inhumation ne peut se faire que 24 heures minimum après la rédaction de l’acte de décès. Au cours de ce délai, des signes de vies sont largement perceptibles.

Les plus angoissés d’entre nous pourront se rassurer en demandant à être enterrés avec leur téléphone portable. Autre sécurité, demander un délai exceptionnellement plus long avant l’inhumation. Un détail qui devra être clairement stipulé sur le testament.

C’est parfois en réponse à cette peur que les personnes émettent d’ailleurs le souhait d’être incinérées ou de donner leur corps à la science.