Selon l’Église catholique, l’âme des défunts est soumise au Jugement Dernier. Si elle n’est pas digne de monter directement aux cieux, elle doit rejoindre le purgatoire. Avec le temps, cette croyance s’est développée mais ce lieu conserve la même fonction.
Un lieu de souffrance réparatrice avant le paradis
Du latin « purgare », qui signifie « purifier, nettoyer », le purgatoire désigne le lieu par lequel les âmes défuntes en état de grâce mais dont les conséquences des péchés n’ont pas encore été absous accèdent à la vision de Dieu.
Ce lieu provisoire est parfois comparé à l’enfer car c’est un lieu où l’on souffre. Mais cette souffrance ne doit pas être perçue comme un châtiment. Il s’agit d’une souffrance réparatrice et purificatrice, qui peut être soulagée par les prières des vivants, leurs actions de charité ou leurs sacrifices.
Les âmes restent au purgatoire le temps que Dieu l’aura jugé nécessaire. La vision de Dieu à laquelle elles accèdent par la suite leur procure une jouissance éternelle qui leur permet de monter au Ciel.
Le purgatoire vu par l’Eglise catholique
Le mot « purgatoire » n’apparaît pas explicitement dans la Bible, ni dans le Nouveau Testament, bien que quelques passages suggèrent pourtant l’existence de ce feu purificateur, de façon plus ou moins évidente.
Aussi, l’Église catholique s’oppose-t-elle aux Églises Réformées de Martin Luther et Calvin sur le dogme du purgatoire. En effet, les Églises réformées dont est notamment issu le protestantisme, considèrent que c’est l’Homme qui a inventé cette notion.
Selon elles, seules deux destinations s’offriraient aux défunts : le paradis ou l’enfer. D’ailleurs, la Bible telle qu’elle est reconnue par les protestants ne contient pas les Livres de Macchabée comme celle des catholiques, livres qui font référence au feu purificateur.
Une croyance qui s’est développée avec le temps
L’idée de purgatoire se serait véritablement développée au Moyen Age. Elle émane d’une peur grandissante des hommes de cette époque de ne jamais atteindre le paradis, au regard de leur vie pas toujours conforme à la parole divine. D’où la nécessité d’existence d’un lieu purificateur où les âmes chargées de péchés pourraient s’en libérer.
Depuis cette époque, le purgatoire est représenté par le feu purificateur, tandis que les premiers chrétiens le symbolisaient par le « refrigerium », un endroit empli de lumière, de paix et de rafraîchissement. Ce mot, également utilisé par les païens, était initialement « refrigerare » : rafraîchir la mémoire. Il s’utilisait pour entretenir la mémoire des défunts, ou bien dans le cadre de prières destinées à l’aider à atteindre le lieu de rafraîchissement et de repos après la purification par le feu.
On retrouve le mot « purgatoire » de façon récurrente dans les épitaphes chrétiennes, ainsi que sur les tombeaux de nombreux martyrs et dans les catacombes : « Puisse Dieu rafraîchir ton esprit ». Cette expression s’est aujourd’hui muée en : « Qu’il repose en paix », l’idée de paix remplaçant celle de fraîcheur.