« Réincarnation » signifie « naître à nouveau dans la chair », ou « naître dans un autre corps ». Cette croyance connaît des variantes selon les religions, mais ses fondamentaux restent tout de même proches à travers le monde.
Réincarnation hindouiste : la renaissance de l’âme
La croyance en la réincarnation, d’origine indienne, date du IVe siècle avant Jésus Chris et considère que l’âme peut passer successivement par différents corps : végétaux, animaux ou humains. Selon la religion hindouiste, l’être humain se compose de l’ « Atmâ » (l’âme), partie du corps universelle et permanente, et du « Jivatman » (l’égo), partie évanescente et individuelle.
A la mort, le « moi » disparaît mais l’âme quitte le corps physique et s’élève spirituellement pour renaître dans un autre corps. Elle acquiert ainsi l’expérience nécessaire de la vie, du bien, du mal… qui lui permettra de réussir son évolution spirituelle.
A l’instant où l’âme quitte un corps physique, le bilan de sa vie passée est effectué. Si le poids de ses actions (le « karma ») est négatif ou positif, l’âme continue son processus de réincarnation, sur Terre, en enfer ou au paradis.
Pour briser ce cycle perpétuel, l’hindou doit atteindre un équilibre parfait dans ses actions, pour que son âme individuelle s’unisse à son âme cosmique. Une fois ce laborieux apprentissage de l’équilibre achevé, l’âme pourra enfin cesser de renaître pour intégrer le tout absolu.
Réincarnation bouddhiste : le cheminement de l’esprit
On ne retrouve pas exclusivement le sujet de la réincarnation dans l’hindouisme, mais également dans la pensée grecque et en Extrême-Orient, où elle est l’un des thèmes centraux du jaïnisme, du sikhisme et du bouddhisme.
A la différence des hindouistes, les bouddhistes ne croient pas en l’âme mais en l’esprit, qui oppose l’idée d’un « soi permanent » à celle d’un « non-soi ». En d’autres termes, le bouddhisme ne considère pas qu’une même âme se réincarne perpétuellement en changeant de corps, mais qu’un esprit (ou « essence »), né de la précédente âme, renaît.
Cette renaissance éternelle a pour objectif de mettre fin à la souffrance et d’accéder au Nirvâna en atteignant le statut de Bouddha. L’esprit peut également refuser cette accession suprême pour revenir sur Terre et continuer à aider les autres à s’élever.
Que pense l’ Église catholique de la réincarnation ?
L’ Église catholique ne reconnaît pas cette doctrine. En effet, le catholicisme admet l’unicité de chaque être et son unité. Il est alors inconcevable de penser qu’une âme puisse passer d’un corps à l’autre.
La réincarnation est notamment incompatible avec la croyance en la résurrection, car le corps qui ressuscite est exactement celui vivait auparavant, avec une âme qui renaît à l’identique et ne peut être rattachée qu’à ce même corps.
De plus, la croyance en la réincarnation suppose la croyance au karma, qui pourrait entraîner de la part des chrétiens un manque de charité envers leurs semblables à qui malheur arrive, sous prétexte qu’ils méritent ces souffrances et doivent les endurer afin de se libérer de leur mauvais karma.